Plume fantastique -Le fantastique est l'art de rendre possibles les rêves des fous-

Deux navires voguent de conserve sur une mer sans fin. Une mer grise comme une tempête aux ondes fines. Ils pointent vers un horizon confondu, un univers hors du temps entre les eaux et le ciel. Ils sont tous deux vides, délaissés par leur équipage, tombé à la mer. Effrayé par l'eau qui dort. Effrayé par les remous de ces titans silencieux. Ils voguent côte à côte pour le moment.

Un jour, lorsque l'horizon aura basculé, lorsque ciel et mer se seront mêlés, et lorsque la tempête sera enfin sortie de son reflet, l'un de ces navires changera sa course. Ce fier amant percutera son partenaire, et de sa proue à la longue pique, trouera la coque du navire, ira percer le coeur. Ils seront alors plus proches que jamais l'un et l'autre, mais reliés par un destin funeste, celui de couler tous les deux. Celui à la coque brisée vacillera, et ses grandes voiles blanches comme des drapeaux endeuillés s'enrouleront autour du mat de l'exécuteur. Leurs cordages s'emmêleront, long serpents discordants arrachant le gouvernail à la dérive. Ils seront attachés l'un l'autre et plongeront au fond de la mer furie, qui n'aura pu cependant séparer ces deux carcasses belliqueuses.

Mais aujourd'hui, ce soir, tandis que le soleil envieux se couche sans attendre la venue de sa belle, il voguent toujours côte à côte. De conserve sur une mer sans fin.

Nom : Altfort de Ligroy

Age : 40 ans

Région natale : Le palais de Sirdo, la capitale du royaume au centre ouest - sud ouest du pays

Caractère : d'un naturel calme et silencieux, obstiné mais doux de charactère, colères rares mais puissantes.

Particularité : Devenu roi à 20 ans, à la mort de son père, trois ans après celle de son aîné, Géran, lui-même décédé à l'âge de 20 ans. A reçu un présage.

Apparence générale : Grand et large stature, les traits doux, une crinère de cheveux auburn tirant sur le gris. 

Il est tard, il est tôt. Je suis seule. Les images virevoltent sous les voix en écho de mon esprit qui s'évade. Dans des grottes et des caves où la marée déverse des papillons aux ailes translucides comme les lames d'argent. Les guitares et les blés murmurent à l'oreille du vent qui les porte vers un ciel d'étoiles plus immense que cette photo que j'ai cloué à mon mur. Et je plonge dans l'océan de plumes qui peuplent le sillage de mes songes. Les oiseaux dansent et leur ailes caressent mon visage ainsi que les pages des livres sur lesquels on s'endort. Et le conte glisse par delà de géantes montagnes qui le regardent passer avec douceur. Il y a dans cette immensité de rares éclats de lucidité, et mon front pâle voit de la lumière dans la sombre cristal. La lune est en proie aux mangeurs de feu et leurs ailes noires s'abattent sur elle pour n'en laisser que le squelette froid, qui soupire de son soleil envolé. Il y a dans les forêts des chants plus doux, ce sont ceux des cascades qui nourrissent leurs enfants les mousses de leurs cheveux sans âge. A boire à leur source, je sens mon corps transporté de leurs comptines. Quand le vent atteint mon visage, l'horloge de la grande dame à la faucille sonne. C'est un puits sans étoiles et sans vœux qui s'ouvre en dessous de moi. Les draps me réceptionnent dans ma chute, mais mon coeur pleure sa peur éventrée. A mes côtés, le gardien souffle son repos paisible les yeux clos, le visage trempé d'autres contes dont il me protège une main au flanc. Le coeur bat moins fort pour ne pas réveiller celui qui soupe de conquêtes derrière ses cils de choucas. Il attend la faveur de la montée des anges dans leur silence de gaze pour mener l'histoire à son terme. Ce songe, ce n'est pas un rêve.  

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Nom : Reana Andaline Sirda de Ligroy

Age : 11 ans

Région natale : Le palais de Sirdo, la capitale du royaume au centre ouest - sud ouest du pays

Caractère : forte personnalité, curieuse, effrontée, intelligente

Particularité :Fille du roi, promise à la régence jusqu'à ce que son héritier mâle atteigne l'âge de douze ans. 

Apparence générale : Petite, le visage rond, cheveux roux dorés, yeux bleu. 

Nom : Crucio Maerim Drael 

Age : 11 ans

Région natale : la citadelle de Lympeigh'al, dans le sud du royaume d'Aequor

Caractère : malicieux, intelligent, fier et fougueux

Particularité : Fils héritier du seigneur Chelori Goliath Drael, de la lignée de guerriers Maa'Lech. Les chelori sont une lignée nomade très ancienne venant de Chelor'ian, un pays lointain au sud d'Aequor. On raconte qu'ils descendent d'êtres légendaires.

Apparence générale : Petit, blond à peau sombre et yeux gris. 

Ils se font face. Leurs visages se frôlent. Plus rien ne bouge, il n'est plus au monde aucune présence, aucune absence susceptible de briser leur intimité, l'ultime barrière entre eux et le monde, une muraille immense de silence, renvoie au loin les échos, et les laisse seuls. Seuls tous les deux, seuls dans un néant rempli des caresses dont ils rêvent; mais ils n'osent pas encore, ils savourent ce dernier instant d'individualité qui crée entre eux une trop fine couche où voudrait s'insinuer, sans succès, le reste du monde. Bientôt ils briseront cette ultime défense de leurs corps et s'abandonneront l'un à l'autre, dans le secret le plus total. 

De seconde en seconde, l'espace rétrécit, jusqu'à n'être qu'un ruban. Ils sont deux aimants qui s'attirent tout en se rejetant, ils veulent se fuir mais incapables, ils sont la proie et le prédateur à la fois. Ils se regardent mais pas dans les yeux. Leurs lèvres, serpents qui attendent patiemment de se jeter l'un sur l'autre, de faire croquer la pomme, leurs lèvres frémissantes sont le seul centre d'attention, le point de convergence de leurs espérances, le plus grand danger de leur personne, la fin et le début, la vie et la mort à un pas.

Enfin, déjà, la résistance se brise. Le bouclier du monde vole en éclats, et ses parcelles s'évaporent dans le ciel sans que ni l'un ni l'autre ne se rende compte des conséquences de cette hardiesse. Ils se touchent à présent, leurs visages se confondent, leurs yeux se ferment, et leurs lèvres se rencontrent. Ils sont sourds aux murmures du dehors mais une symphonie se joue pour eux dans leur coeur, ils sont aveugles mais des couleurs trop vives les éblouissent, ils sont senteur, touché, goût. Tous leurs sens se confondent dans une explosion douloureuse d'images, qui se mêlent pour n'être plus qu'un seul panorama. Ils sont devenus un. Un être complet, parfait, un ange dans sa plus pure expression.

Ils tournent. Ils s'envolent. Leur image se fixe. Ils sont là, mais sont déjà morts, déjà un souvenir. Ils tournent, ils s'envolent, à jamais dans un ciel infiniment clos.

Il s'aiment.

A l'intérieur de ma prison dorée
Je maudis les paillettes
Sur mes yeux répandues par des fées
Qui m'ont tournée la tête.

Je hais les illusions brillantes
Ciselées comme des dentelles
Serpents aux langues élégantes
Qui m'ont bercée dans mon sommeil

Elles sont toutes rouillées maintenant
Ces grandes aiguilles aux ailes fines
Les clochers des bonheurs d'enfant
Menteurs comme arracheurs de dents

On m'a promis le saut de l'ange
Le grand frisson, et le plus beau
On m'a mise en proie aux oiseaux
Et aux loups au sourire d'ange

 
Je me suis laissée dévorer
Dans l'espoir qu'il viendrait – cher songe !
Et ma poitrine déchiquetée
Ne peut que crier au mensonge.

Je suis un insecte attiré par la lumière
je suis une comète ravagée par le soleil
Je suis une bougie sans feu qui manque d'air.
       Plongée dans le noir sans trouver le sommeil.
Je suis une Cosette affamée d'amour
Je suis un Pierrot déguisé en Arlequin
Je suis un Dracula fasciné par le jour
       Une plume sans auteur, une ébauche sans écrivain.

 Une fleur fanée sans naitre, Un fleuve dans un désert.
Ni veuve, ni solitaire mais bouillante et amère,

voilà ce que je suis.

Je fais ce que je veux. Malgré tout ce que vous pensez.
Je veux vivre tout seul. Je veux m'en sortir sans que vous m'aidiez.
Je me suis marré quand on m'a dit "faut pas faire ça".
Ca regardait personne, à part moi.
Je me suis barré, je me suis bourré, je me suis vidé.
Serringué, le sang rempli de nausée
Je me suis précipité dans un trou
Et tout ce que je sentais c'était les brulures des coups. 
Personne m'a aidé, j'ai fini désaxé.
Mais tout ce que je voulais, c'était vivre. Putain vivre ma vie.
J'ai juste pas trouvé comment.

Et maintenant ? 

Néant.

Heath Ledger... Je ne sais pas pourquoi j'ai pris cette image, en fait c'était la première qui apparaissait dans mon esprit...

Poids d'une vie dans chaque main, laquelle est la plus lourde, selon vous ? L'une, passée bien sage, sans ne jamais rien faire ? Ou l'autre, ratée, mais pleine d'expériences ?